Corin de pruneaux
oici un article qui parle de l'origine du mot corin de Jacques Mercier paru le 9 avril 2009 dans les pages culture de La libre Belgique.
Monsieur Dico:
Un corin
Grâce à notre lecteur, Jean-Luc Ansiaux, et à un courriel qu'il nous envoie d’Archennes, j’ai découvert un nouveau mot culinaire : corin. "Je suis intrigué", nous dit-il "par ce mot "corin" qui désigne une sorte de marmelade de fruit couvrant certaines tartes.
S’agit-il de wallon, d’un belgicisme ? Je ne retrouve pas ces mots dans les dictionnaires." Dans "Belgicismes" (Duculot), je trouve en effet : "Côrin" ou "corin". En usage en Wallonie et à Bruxelles. Poires tapées ou prunes séchées réduites en pâtes.
A d’autres endroits, sur des sites culinaires, je découvre à peu près la même chose : une sorte de compote de fruits secs (abricot ou prune) préparée avec du sirop de glucose et du sucre et de la cannelle.
Pour une recette de "tarte au corin de prunes", je lis : compote de fruits réalisée à base de fruits séchés que l’on fait réhydrater dans de l’eau tiède. C’est donc très probablement belge francophone et notre plus grande confiturerie de la région de Namur en propose en boîtes.
Nous connaissons tous ce corin, qui est souvent ce qui recouvre les tartes chez nous, avec par-dessus un croisillon de pâte.
Je ne trouve rien sur l’origine du mot, sauf que peut-être c’est une déformation de "corinthes", qui se dit au pluriel, des raisins secs ? Corinthe s’emploie aussi comme adjectif invariable pour définir la couleur brune qui évoque les raisins.
Balzac l’utilisa en ce sens à la moitié du XIXe siècle dans "La cousine Bette".
Mais aussi les frères Goncourt dans "Manette Salomon" : "Quelques pauvres costumes, les oripeaux du "décrochez-moi-ça" , de vieilles vestes de débardeur couleur de raisin de Corinthe usé, sautaient au milieu des paletots et des redingotes."